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Piccolo catechismo

MISSIONE IN AFRICA > Insegnamenti

 PETIT CATECHISME du DISCERNEMENT DE LA VOCATION A AIMER DANS L'EGLISE                                                   
             de L'ESPRIT ET DE LA VIE DES CHEVALIERS DE LA CHARITE
                            et de la FIGURE DE LEUR FONDATEUR


INTRODUCTION

Ce livret a une double couverture et un double titre parce que double est son but. D'abord il propose aux jeunes des réflexions pour qu'ils posent dans leur personne de solides bases sur lesquelles édifier leur futur (c'est la formation humaine et chrétienne) et fassent un bon choix quant à leur avenir (c'est le discernement d'un état de vie). En second lieu, le livret veut faire connaître une nouvelle réalité dans l'Eglise au Togo, la Communauté religieuse des Chevaliers de la Charité, qui est établie à Kpalimé, plus précisément à Kpodzi et qui s'occupe des jeunes dans les deux domaines précédemment indiqués.
Quand un jeune s'approche de la fin des études lycéennes ou qu'il les a déjà terminées, il pense à ce qu'il devrait faire pour être heureux; il songe à un bon travail et à gagner un salaire qui lui permettra de vivre avec des commodités. En réalité, ce n'est pas cela qui rendra l'homme pleinement heureux, mais c'est l'amour sincère et vrai. Comment arriver à vivre cet amour? Et comment bien choisir un genre de vie où il puisse vivre le grand amour auquel il aspire? C'est un choix important parce qu'il imprimera une orientation à toute la vie. Pour prendre la bonne décision, on a besoin de critères et d'une méthode de discernement. C'est pourquoi ce livret veut d'abord éclairer ses jeunes lecteurs en décrivant les différents états de vie qui existent dans l'Eglise Catholique et leur offrir des conseils pratiques pour faire avec l'aide du Seigneur le bon choix.
L'Afrique catholique a été justement définie de nos jours comme "le poumon spirituel de l'Eglise universelle". Cependant pour les jeunes du Togo, comme ailleurs en Afrique et dans le monde, il devient de jour en jour plus difficile de mettre de solides bases morales pour construire leur futur et de faire leur discernement. Pour quels motifs? Parce qu'ils sont influencés par les effets négatifs de la globalisation; ils entrent en contact avec ce phénomène surtout par les moyens de communication sociale et par internet. La globalisation est bonne en soi et utile pour l'accroissement des connaissances, le développement matériel, économique et social. Mais l'homme a tendance à dénaturer les choses bonnes en soi et à les asservir à ses fins égoïstes; c'est pourquoi dans la globalisation se sont insérés des facteurs négatifs qui font perdre aux personnes et aux peuples leurs valeurs traditionnelles, morales et spirituelles.
Les Chevaliers de la Charité ont une bonne expérience pastorale dans les domaines de la formation humaine et chrétienne et du discernement vocationnel; de plus, ils œuvrent dans des pays où l'impact de la globalisation est très fort parmi les jeunes. Ils apportent leur expérience au Togo pour collaborer avec les organismes et les groupes qui, sous le guide des Evêques, sont engagés parmi les jeunes. Quelles sont les caractéristiques de la Communauté des Chevaliers de la Charité? La seconde partie de ce livret décrit l'esprit, la vie de la Communauté ainsi que la figure de leur Fondateur.
Ce livret est structuré en questions et réponses comme un "petit catéchisme". Les questions sont directes comme celles que les jeunes posent; les réponses sont brèves et claires comme celles que les jeunes veulent recevoir.


 I- LE DISCERNEMENT DE LA VOCATION A AIMER DANS L'ÉGLISE

1. Je suis en train de penser à quoi faire dans la vie. Ai-je besoin de m'adresser à Dieu et de Le prier?

On décide vers quel métier ou profession s'orienter selon ses aptitudes et ses aspirations. Chacun pense se connaître, mais souvent cette connaissance de soi est limitée et même erronée. Dieu est Celui qui nous connaît le mieux parce que c'est Lui qui, en créant l'âme de chacun d'entre nous, nous a donné des capacités. En Le priant, Il nous aide à voir plus clairement en nous-même.

2. J'aspire à me marier, c'est un désir naturel; l'Ecriture Sainte nous dit que Dieu a créé l'homme et la femme; donc j'ai déjà la réponse de Dieu, n'est-ce pas?

Vouloir se marier et fonder une famille, c'est une aspiration spontanée et naturelle de tous parce qu'elle est enracinée dans la sexualité et dans les sentiments. Mais cette aspiration ne se réduit pas seulement à ces deux dimensions de la personne. L'appel à aimer - ou en d'autres mots: notre vocation à aimer - est beaucoup plus ample.

3. Dans quel sens ce désir d'aimer et d'être aimé est plus ample?

La vocation à aimer englobe toutes les dimensions de notre personne et les pénètre. C'est pourquoi cette vocation a trois étages en nous. Au premier niveau, le plus haut, il y a la vocation à l'amour de Dieu: chacun est appelé à recevoir de Dieu son amour divin et à Lui répondre en L'aimant avec toutes les forces de son être; ce niveau correspond au premier commandement que Jésus Christ nous a donné (cfr. Mt 22, 37-38; Dt 6, 4). Au second niveau, il y a la bonté, l'amitié désintéressée; ce niveau correspond à l'amour du prochain qui est le deuxième commandement de Jésus Christ (cfr. Mt 22, 39); dans l'être humain il y a le désir de faire du bien d'une façon gratuite aux autres, sans intérêt personnel, comme cela se voit chez les personnes qui s'engagent dans le bénévolat. Enfin, au troisième niveau, il y a la vocation à l'amour, qui se manifeste par le biais de la sexualité, dans l'amour conjugal entre un homme et une femme pour transmettre le don de la vie et pour se compléter l'un à l'autre (cfr Gn 1, 27-28; 2, 21-24; 3, 20).

4. Cette présentation de l'amour est différente de celle qui est véhiculée par la globalisation?

Les moyens de communication sociale propagent souvent un amour qui a perdu sa vraie nature parce qu'imprégné d'égoïsme; la personne qui est devant nous est utilisée pour notre égoïsme; l'amour se réduit au niveau de la sensualité.

5. Quelle est l'origine de notre vocation à aimer, d'où vient-elle?

" Dieu est Amour " (I Jn 4,8). En créant l'âme de chacun de nous à son image et à sa ressemblance, Dieu nous a appelés à l'existence. Il a imprimé à ce moment en nous la vocation à aimer au niveau naturel, humain. Quand nous avons été baptisés et quand par la suite nous recevons les autres sacrements, Dieu a déposé en nous la charité qui est l'amour divin : Il nous fait participer à son amour. Alors notre vocation à aimer a fait un grand saut de qualité: elle est devenue vocation à la charité, qui est un amour  supérieur: aimer comme Dieu aime. C'est la vocation qui est commune à tous les membres de l'Eglise. La charité nous sanctifie et nous fait réaliser le plan de Dieu en vertu duquel Il nous appelle à "être saints et immaculés en sa présence dans la charité" (Eph 1,5).

6. Et alors qu'est-ce qu'aimer?

Quand une personne nous aime, elle se confie et s'abandonne à nous. Qu'est-ce qu'elle attend de nous? Que nous soyons responsable à son égard; sinon le don qu'elle nous fait de sa personne tombe dans le vide ou est manipulé par notre égoïsme. L'amour a plusieurs aspects, mais le cœur de l'amour, c'est le sens de responsabilité.




7. Comment peut-on vivre concrètement les trois niveaux de la vocation à aimer?

Ces trois degrés peuvent s'intégrer de différentes manières; par exemple, pour la majorité des personnes, le plus important, c'est l'amour conjugal et familial; pour d'autres personnes, l'amour de Dieu devient un absolu; pour d'autres encore, se dévouer et aider le prochain c'est plus important que fonder une famille. Ainsi il y a différents états de vie dans l'Eglise.

8. Qu'est-ce que la vocation?

La vocation est un appel que Dieu adresse à une personne pour l'attirer à Lui afin qu'elle entre dans une relation très personnelle et particulière avec Lui. En même temps, Il confie à cette personne une mission spécifique et l'appelle à collaborer à ses magnifiques oeuvres de Créateur, de Sauveur et de Sanctificateur. Ainsi la vocation conduit le chrétien à vivre dans un état de vie dans lequel il pourra réaliser sa fin dernière: se sanctifier; "La volonté de Dieu, c'est votre sanctification" (I Th 4, 3).

9. Quels sont les différents états de vie dans l'Eglise?

Sur notre vocation à aimer se greffent les trois états de vie qui existent dans l'Eglise: le mariage chrétien, le sacerdoce ministériel (le prêtre) et la vie consacrée (la vie religieuse). Ces trois états de vie sont des modalités, des façons différentes de vivre notre vocation à aimer. Ainsi être prêtre, être un religieux, cela ne signifie pas renoncer à aimer, mais c'est la modalité à laquelle Dieu appelle certaines personnes choisies par Lui pour réaliser ainsi leur vocation à aimer.

10. Qu'est-ce que le mariage chrétien?

Le mariage chrétien est une alliance par laquelle un homme et une femme établissent entre eux une union intime et féconde dans l'amour scellée par le sacrement du mariage. Ce sacrement établit les époux dans une union exclusive et perpétuelle comme nous l'enseigne la Sainte Ecriture (cfr Mt 19,6) et le confirme l'Eglise catholique.

11. Quelles sont les responsabilités et les exigences des mariés catholiques?

Avec tout leur être, ils doivent réaliser ensemble le projet de Dieu sur leur famille. Ils doivent progresser ensemble et s'entraider dans leur sanctification en vivant la charité conjugale et familiale. L'amour qui lie les époux doit être comme celui que Jésus Christ a pour son Eglise (cfr. Eph 5, 25-26), c'est-à-dire un amour qui exclue l'égoïsme et qui est sans limite pour le bien du conjoint. De cette façon l'exercice de la sexualité de la part des époux devient un instrument pour exprimer cet amour duquel naissent les enfants et auquel Dieu a lié le plaisir comme Il l'a lié à toutes les bonnes choses qu'Il a créées. Dans la confiance mutuelle, les époux vivent l'un pour l'autre et les deux ensembles pour leurs enfants et leur famille. La première responsabilité des époux est d'avoir des enfants et les éduquer chrétiennement pour qu'ils deviennent des citoyens honnêtes et responsables, des chrétiens convaincus et apostoliques et à leur tour de bons parents qui sauront transmettre leurs valeurs morales et spirituelles à leurs enfants. En toutes choses, les parents doivent donner des exemples édifiants aux enfants. Ainsi, ils réalisent leur vocation à l'amour reçue de Dieu.

12. Quelles aides les mariés catholiques reçoivent-ils de Dieu?

Pour affronter les difficultés de la vie conjugale et familiale, ils reçoivent en vertu du sacrement du mariage la grâce divine pour être de bons époux, parents et éducateurs de leurs enfants. Le papa doit être toujours papa sans écraser la famille, et la maman doit être à sa place sans renverser l'ordre naturel voulu par Dieu (Col 3,18-21; Eph 5,21-6,9).
                                                                                                                                             
13. A-t-on vraiment besoin d'une formation pour se marier?

Pour se préparer à un métier ou à une profession, on a besoin de plusieurs années d'études; or pour le mariage - qui est plus important que le travail - combien de temps emploie-t-on pour s'y préparer sérieusement? Comme le travail, le mariage ne s'improvise pas! Si l'on veut que le mariage soit une heureuse réussite, on a besoin d'une solide et longue formation humaine et chrétienne qui nous y prépare et nous rend capables de vivre la vie de couple selon le projet de Dieu. La formation permettra d'affronter positivement soit les difficultés de la vie que les défauts et les faiblesses du conjoint et des enfants.

14. Comment affronter les difficultés qui sont inévitables dans le mariage et la famille?

Quand les difficultés normales de la vie sont affrontées avec un esprit de foi en l'aide du Seigneur et la bonne volonté, elles deviennent l'occasion pour grandir dans la foi en Dieu et dans l'union conjugale et familiale. Mais quand tous ces éléments manquent, les familles ont beaucoup de problèmes. Une chose très importante qu'il faut souligner ici, c'est qu'aujourd'hui chacun veut faire sa volonté et non plus la Volonté de Dieu qui est l'élément d'équilibre, d'harmonie, de respect et d'union entre les personnes qui vivent ensemble. C'est Dieu qui indique les décisions qui doivent être prises, qui dit qui a raison et qui a tort.

15. Quelle est la principale erreur qui se fait au moment de choisir un (e) conjoint (e) et de laquelle naissent les discordes?

Plusieurs choisissent leurs conjoints (es) comme poussés (es) par le désir charnel, par l'engouement, aveuglés par leurs instincts et leurs passions sans prendre en considération les qualités morales. Pour d'autres c'est un coup de foudre fort mais superficiel, pour d'autres encore c'est voir les qualités mais ignorant les défauts. Pire encore, c'est dans les endroits les moins propices et en ne regardant que l'apparence extérieure des  personnes qu'ils choisissent leur conjoint(e) sans s'être connus, surtout leurs caractères, durant un temps suffisant. Ces comportements ne donnent cours qu'à un violent feu de paille qui s'éteint rapidement alors que le mariage a besoin d'un amour qui s'appuie sur les qualités morales des époux, qui est alimenté et soutenu par la pratique religieuse.

16. Qu'est-ce qu'un prêtre?

Dans le langage courant, le prêtre qui a la responsabilité d'une paroisse est dit aussi "prêtre séculier" parce qu'il vit dans le monde ou "prêtre diocésain" parce qu'il dépend directement de l'Evêque de son diocèse. Le prêtre est un homme qui a reçu l'appel de Dieu pour agir au nom de Jésus Christ qui est la Tête et le Chef de son Corps mystique qui est l'Eglise. Il est devenu prêtre par l'ordination sacerdotale que lui a conféré son Evêque après un long temps de solide formation au Séminaire. Il fait partie du clergé diocésain et ses confrères ce sont les autres prêtres.  


17. Comment vit le prêtre?

Il vit dans l'obéissance face à son Evêque pour manifester son obéissance au Seigneur. En imitant Jésus Christ, le Grand Prêtre et le Bon Pasteur pour ses brebis, le prêtre vit la charité pastorale et il a pour point de référence la paroisse qui lui est confiée ou une autre responsabilité que lui donne son Evêque; grâce à cette charité pastorale, le prêtre vit une paternité spirituelle face à ses fidèles. Il doit avoir les qualités d'un chef pour animer et guider les fidèles qui lui sont confiés. Sur l'exemple du Christ qui a vécu chaste et pauvre, le prêtre observe le célibat et la chasteté et vit détaché des biens matériels pour se sanctifier et mieux accomplir sa mission qui est de conduire les hommes à Dieu.

18. Le prêtre n'étant pas marié, souffre de la solitude?

Combien de fois la solitude se trouve même dans le mariage quand les époux ne vivent pas vraiment leur mariage et que leurs vies sont parallèles ou en contraste. Le prêtre, qui est un homme de Dieu et un pasteur sacrifié pour ses fidèles, aura toujours des gens autour de lui et ne sera jamais seul, mais comme Jésus Christ et ses Apôtres qui "n'avaient même pas le temps de manger" à cause de tous ceux qui Le suivaient il sent le besoin de se retirer en solitude pour prier et réfléchir (cfr Mc 2, 2 ; 3, 20; 6,31).  De plus il a le soutien paternel de son Evêque et l'amitié de ses confrères prêtres.

19. Qu'est-ce qu'un(e) religieux (se)?

De façon générale la personne religieuse c'est celle qui fait partie d'une religion et qui la pratique. De façon plus précise, dans l'Eglise catholique, le (la) religieux(e) est celui qui, dans une Communauté reconnue par l'Eglise, s'est engagé par des voeux à vivre en chasteté, en obéissance et en pauvreté pour suivre de plus près Jésus Christ qui, le premier, a vécu ces vertus évangéliques. La figure du religieux est moins connue que celle du prêtre; c'est pourquoi elle a besoin de plus d'éclaircissements.

20. Pourquoi "s'obliger" par des vœux à vivre ces trois vertus évangéliques? Les vœux ne sont-ils pas une violence à la liberté?

L'instabilité, c'est-à-dire faire un pas en avant et un pas en arrière, n'a jamais été considérée comme un signe de maturité humaine et chrétienne; Jésus Christ a dit: "Quiconque a mis la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas fait pour le Royaume de Dieu" (Lc 9, 62). La liberté et la maîtrise de soi se manifestent quand on choisit le vrai bien et on y tend de façon responsable. Dans la vie religieuse, les candidats émettent les vœux à la fin d'un long parcours de réflexion, de prière et de formation. Les trois vœux sont des liens sacrés en vertu desquels le religieux devient une personne consacrée à Dieu; le Seigneur a le droit et mérite de recevoir de nous le don total et irréversible de notre personne. L'engagement des vœux atteste la stabilité de notre don à Dieu et de notre appartenance à la Communauté. Ils sont l'expression de l'amour le plus grand.

21. Quels liens existent entre les trois voeux et la vocation à aimer?

Chacun aspire à être heureux en donnant de l'amour à autrui et en étant aimé en retour. Mais le grand obstacle à notre vocation à aimer, c'est la triple convoitise dont parle l'Apôtre Saint Jean: la convoitise de la chair (la sensualité), la convoitise des yeux (la vanité et l'autosuffisance) et l'orgueil de la richesse (l'avidité des biens matériels) (cfr. I Jn 2, 16). La chasteté, l'obéissance et la pauvreté sont des moyens merveilleux et efficaces pour attaquer à la racine ces trois tendances désordonnées; ils aident à tendre de façon plus sûre vers le grand amour, qui est la charité parfaite.

22. Comment vivent les consacrés?

Les consacrés vivent toujours en communauté. Les religieux (ses) observent une règle de vie et ainsi vivent en conformité avec le charisme de leur Fondateur. Leur spiritualité, leur genre de vie communautaire, leur formation et leur apostolat sont modelés par le Fondateur et s'encadrent dans les directives de l'Eglise catholique. C'est pourquoi, même si les Familles religieuses ont des similitudes générales, elles sont toutefois différentes les unes des autres à cause de leurs règles de vie qui leur sont propres. Le point de référence des personnes consacrées, c'est leur communauté d'appartenance. Pour devenir religieux, il faut vouloir mettre Dieu en premier plan dans sa vie, avoir les aptitudes pour vivre en communauté et travailler en équipe.

23. Comment faire pour reconnaître sa vocation?

Pour reconnaître l'état de vie auquel Dieu nous appelle, il faut faire le discernement; c'est un cheminement personnel durant lequel on se laisse guider par Dieu avec l'aide d'un directeur spirituel. Il faut prier beaucoup et demander à Dieu la lumière en étant toujours disposé à accepter la volonté divine quelqu'elle soit. Il faut souvent lire l'Evangile et se confronter avec ce qu'on a lu et mener une bonne vie chrétienne. Il faut aussi scruter souvent les évènements de sa vie pour saisir les interventions de Dieu dans sa vie. Le discernement ne doit pas se faire une fois en passant, mais souvent et de préférence en mettant par écrit ce qui se passe au cours de notre cheminement. C'est ainsi que les saints ont approfondit tout au long de leur vie la Volonté de Dieu sur eux; voyons la Vierge Marie qui conservait le souvenir de tous les événements et les méditait en silence dans son coeur (cfr. Luc 2, 19). Enfin n'oublions pas cette vérité très importante: dans n'importe quel état de vie, il y a, à côté des joies et des consolations, toujours des difficultés et des sacrifices à affronter avec le courage, la générosité et la patience car Jésus a dit que qui veut Le suivre doit prendre sa croix (cfr. Marc 8,34-35).

24. Quel est le rôle du directeur spirituel?

Le guide spirituel doit être choisi de façon libre; mais le mieux, c'est qu'il soit un prêtre en qui nous avons une grande confiance pour pouvoir lui dire tout ce qui se passe en nous. Ce prêtre expérimenté saura dans la mesure du possible nous orienter comme le prophète Elie a fait à l'égard du jeune Samuel (cfr. I Sam 3,4-11). Nous devons voir en esprit de foi que c'est le Christ qui nous conduit à travers cette personne. Notre guide ne nous dira pas explicitement quelle est notre vocation, mais il va nous donner des indications suffisantes pour que, avec la lumière de l'Esprit Saint, nous puissions choisir notre état de vie selon la Volonté de Dieu.

25. Comment pouvons-nous distinguer l'appel de Dieu de nos propres désirs?

Le point de départ, c'est que nous sommes conscients que Dieu nous appelle à L'aimer d'un amour plus grand; de plus, nous aspirons à faire beaucoup de bien aux hommes, un bien qui va bien au-delà de celui que les parents font à l'intérieur de leur famille. Notre discernement sera conforme à la Volonté de Dieu dans la mesure où il sera détaché de nos goûts et de nos intérêts personnels. Ainsi, nous devons  nous abandonner à Dieu comme les enfants à leurs parents. Nous devons souvent nous demander: "Pourquoi veux-je faire ceci et non cela?" et voir si nos réponses personnelles correspondent à ce que l'Evangile dit. Au fur et à mesure que nous avançons dans notre discernement, nous en avisons notre guide spirituel.

26. Quel lien y a-t-il entre la vocation et le désir d'être heureux?

Quand nous suivons la vocation que Dieu nous a donnée, nous éprouvons une joie profonde qui dérive de ce que nous faisons la Volonté de Dieu; alors le poids des responsabilités à porter dans notre état de vie devient aisé et le fardeau léger d'autant plus que nous sommes soutenus par la grâce de Dieu (cfr. Mt 11,30). Mais quand nous nous trompons dans notre choix d'état de vie, alors toutes les choses à faire deviennent très pesantes.
En définitive, chacun sera heureux et sentira que sa vie aura été utile dans la mesure où il vivra pleinement sa vocation à aimer dans l'état de vie où Dieu l'a appelé et l'a aidé avec ses grâces.


  II- L'ESPRIT ET LA VIE DES CHEVALIERS DE LA CHARITÉ

27. Comment se fait-il que la Communauté a ce nom et que signifie-t-il?

Le nom "Chevaliers de la Charité" a été donné à la Communauté par notre Fondateur, le Père Stanislas CABAN. Ce titre signifie que les membres de la Communauté se dévouent et combattent pour la plus belle et la meilleure des causes: faire triompher l'amour du Christ, surtout parmi les jeunes, et vaincre l'égoïsme qui se dissimule sous mille visages.

28. Quelles sont les caractéristiques distinctives des Chevaliers de la Charité?

Les membres de la Communauté se consacrent à Dieu par les trois voeux de chasteté, d'obéissance et de pauvreté. La caractéristique principale de notre Famille religieuse est son intense vie communautaire, qui est une vie contemplative et active. Notre mission c'est de former les personnes, d'une façon spéciale les jeunes, pour qu'ils vivent la charité du Christ dans leur état de vie. Notre devise est: "La sainteté dans la charité".

29. Quel est l'habit propre de la communauté et quelle est sa signification?

L'habit des Chevaliers de la Charité est composé d'une tunique, de la collerette sur laquelle apparaît l'écusson rouge de la Communauté, du capuchon et du ceinturon. Tout l'habit est blanc car cette couleur est le signe de la vie contemplative. L'habit religieux signifie que celui qui le porte n'est plus du monde, qu'il s'est dépouillé du vieil homme pour se revêtir de l'Homme Nouveau qui est le Christ.

30. Tous et chacun dans l'Eglise nous devons tendre vers la sainteté. Mais les exemples des saints et les enseignements des maîtres de la spiritualité sont si nombreux et si différents que nous ne savons pas quelle voie suivre. Tandis que Votre Communauté et vous-mêmes, vous donnez l'impression de savoir où vous allez dans la vie; pourquoi?

Comme tous les Fondateurs l'ont fait pour leurs Congrégations, le Père Stanislas a tracé un chemin de sanctification pour notre Communauté et ses membres, et lui, le premier, il l'a parcouru. De plus, l'Autorité dans l'Eglise a approuvé ce chemin de sanctification. Tout cela nous donne une grande sécurité et une forte détermination pour parcourir fidèlement cette voie. Ainsi nous savons ce que nous devons faire à chaque moment et en n'importe quel lieu pour suivre la Volonté de Dieu.

31. La vie communautaire occupe-t-elle une place importante pour vous?

La caractéristique distinctive et principale des Chevaliers de la Charité est leur vie communautaire, vécue intensément dans la charité fraternelle, de telle sorte que les Chevaliers forment entre eux une véritable famille centrée sur le Christ. C'est d'abord entre nous que nous devons vivre, et de la meilleure façon, la formation à la charité que nous propageons auprès des gens dans notre apostolat. C'est le point fondamental sur lequel notre Fondateur a toujours insisté.

32. Comment concevez-vous la vie communautaire?

Pour le Chevalier, la Communauté est sa nouvelle famille où Dieu l'a amené; c'est son point de référence. C'est pourquoi le prochain immédiat du Chevalier, ce sont ses propres confrères Chevaliers. La vie communautaire qui règne au sein des Chevaliers de la Charité, c'est celle d'une forte amitié qui devient la vie d'une famille: tous pour un et un pour tous!

33. Comment est-elle vécue dans le concret?

Nous avons tous reçu la même formation, nous partageons les mêmes buts et convictions. Nous agissons et travaillons donc en équipe. Le centre de notre vie communautaire est Jésus Christ présent dans le Sacrement de l'Eucharistie. Tout cela rend belle et forte la vie communautaire. Elle doit être imprégnée de cordialité, de respect, d'affection fraternelle, de sincérité, de simplicité, de connaissance réciproque et d'entraide; elle est aussi "assaisonnée" par une bonne dose d'humorisme! Les Chevaliers de la Charité prennent part ensemble aux différents actes de la vie communautaire. De cette union fraternelle il en découle une grande force et efficacité dans notre apostolat qui est avant tout communautaire.

34. En quoi consiste le voeu de chasteté?

Par ce voeu, le religieux s'engage, par amour de Dieu, à vivre dans le célibat et dans la chasteté en évitant tout acte intérieur et extérieur contraire à la vertu de chasteté. De cette façon, il consacre sa vitalité physique, ses forces affectives et toute sa vie à Dieu aimé par-dessus tous et tout.

35. La chasteté apparaît comme un couvercle pesant que l'on met sur une casserole pour empêcher que ce qui bouille à l'intérieur ne déborde; est-ce ainsi?

L'énergie sexuelle et l'affectivité sont des forces positives qui ont besoin de la chasteté pour être bien orientées et bénéfiques pour la personne elle-même et pour autrui. L'eau quand elle est canalisée, abreuve les hommes, rend possible l'agriculture, devient énergie électrique, etc.; mais quand elle est une violente tempête, elle détruit tout sur son passage. La sexualité est une force vitale comme l'eau; quand elle est canalisée, formée par la chasteté, elle est une force bénéfique à tous les niveaux de la personne; quand elle est déréglée, elle devient une force aveugle et destructrice.

36. Comment vivez-vous la chasteté consacrée?

Nous la vivons d'une façon convaincue, positive et joyeuse parce que la chasteté est la base de notre vocation à aimer Dieu et le prochain. Grâce à cette vertu, le religieux est unifié dans son intériorité et vit dans l'intimité de Dieu (cfr. Mt 19, 12;       1 Cor 7, 32-35) et est pour tous un frère universel. La chasteté n'est pas vécue comme une répression ni comme un refoulement de nos forces vitales, mais comme la vertu évangélique qui favorise l'épanouissement de toute la personne. En effet, au plan humain, la chasteté corrige le caractère et l'améliore grandement; elle clarifie l'intelligence, elle donne une grande force de volonté et la persévérance, suscite de hautes et nobles aspirations et rend la personne entreprenante et constructive. La chasteté favorise l'acquisition des vertus qui rendent facile et agréable la vie communautaire des religieux et qui les aident dans leur façon de traiter avec les gens; en effet, l'égoïsme rétrécit le coeur humain, mais c'est la chasteté et la pureté qui le purifient, lui permettent de se dilater dans toute sa pleine mesure et d'aimer avec toutes ses forces. Les jeunes qui ne sont pas mariés et les époux peuvent, eux aussi, quand ils vivent la maîtrise de soi dans leur état de vie, percevoir ces bénéfices humains de la chasteté.

37. En quoi consiste le voeu d'obéissance?

"J'aime le Père et j'agis comme le Père me l'a ordonné" (Jn. 14,31). Le propre de l'amour est d'unir les volontés et c'est pourquoi l'obéissance à son Père a été la caractéristique fondamentale de toute l'existence terrestre du Christ. Suivant cet exemple du Seigneur, le Chevalier de la Charité, par le vœu d'obéissance, s'engage à obéir aux dispositions de la Règle de vie qui gouverne la Communauté et aux ordres des Supérieurs. Le religieux offre sa volonté à Dieu pour faire en tout Sa Volonté.

38. Comment le Chevalier vit ce vœu? Est-ce une répression de votre liberté?

La première chose importante, c'est l'intention. Les travailleurs obéissent à leurs patrons en vue du salaire matériel qui leur permettra de vivre. Le religieux obéit à Dieu - dont la Volonté se manifeste à travers la Règle de vie de la Communauté et les décisions des Supérieurs - en vue d'un but spirituel; en effet, l'obéissance, nous sanctifie puisqu'elle nous unit fermement à la Volonté de Dieu qui veut notre sanctification; elle sanctifie aussi les autres car c'est en obéissant que le Christ nous à sauvés (cfr. Rm. 5,19). En second lieu, l'obéissance n'étouffe pas notre propre volonté, mais c'est nous qui avons décidé d'appliquer toutes nos capacités et aptitudes, toute notre intelligence et notre volonté, pour suivre notre Règle de vie, pour exécuter les ordres de notre Supérieur et pour remplir notre devoir d'état dans la Communauté. C'est pour cela que l'obéissance religieuse fortifie notre volonté, rend le religieux mûr, prudent et responsable; en même temps, elle est la source cachée d'une paix intérieure inébranlable et d'un apostolat fructueux.

39. En quoi consiste  concrètement le voeu de pauvreté?

Le mot "pauvreté" ne doit pas induire en erreur; la pauvreté religieuse n'est pas synonyme de vie misérable; Jésus Christ a vécu d'une façon digne jamais comme un misérable à Nazareth et avec ses Apôtres. La pauvreté évangélique, c'est vivre sobrement. Notre Communauté vit en ayant ce qui est strictement nécessaire - et rien de plus - pour que les Chevaliers puissent vivre d'une façon ordonnée et réaliser leur apostolat. Le religieux dépend et se soumet à son Supérieur qui décide de l'usage des biens matériels qui appartiennent à la Communauté.

40. Avec quel esprit le religieux vit la pauvreté évangélique?

Du point de vue spirituel, la pauvreté religieuse consiste en le dépouillement total tant intérieur qu'extérieur pour se laisser remplir complètement par Jésus Christ qui s'est fait pauvre pour nous (cfr. 2 Cor. 8,9). La pauvreté évangélique implique le détachement intérieur des biens de ce monde et elle se manifesta dans un style de vie sobre; d'où la première béatitude proclamée par le Seigneur: "Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux" (Mt 5,3). La sobriété religieuse nous donne une grande liberté intérieure et est un témoignage qui interpelle les consciences dans un monde dominé par le matérialisme.

41. Quelles sont les autres implications de la sobriété évangélique?

Partager ensemble les biens en communauté renforcit la fraternité entre nous. Nous n'épargnons pas nos efforts pour prendre un grand soin de chaque objet pour qu'il dure le plus longtemps possible et pour qu'il soit disponible pour tous. La pauvreté évangélique implique la confiance et l'abandon en la Divine Providence; le Bon Dieu nous vient en aide à condition que notre vie religieuse soit exemplaire, comme nous l'a inculqué notre Fondateur le P. Stanislas en se basant sur l'enseignement du Seigneur (cfr. Mt 6,33). Jésus Christ a travaillé comme charpentier à Nazareth; suivant son exemple, nous nous dédions aux travaux manuels - nous cherchons à faire tout par nous-mêmes - dans l'accomplissement des tâches communautaires. Enfin la pauvreté évangélique nous rend plus attentifs aux besoins des autres personnes.

42. En quoi consiste la vie contemplative de la Communauté?

La vie contemplative signifie que la Sainte Messe et les prières communautaires - comme par exemple, l'Adoration eucharistique, les prières du matin et du soir, la méditation, le chapelet, etc. - et les prières personnelles - comme par exemple la lecture spirituelle - occupent une grande place dans la vie du Chevalier. Afin que la prière imprègne et vivifie toute sa vie, le Chevalier doit participer à tous les actes communautaires de vie spirituelle et aussi prier Dieu dans le secret, imitant ainsi le Christ qui souvent se retirait dans le silence et la solitude pour prier son Père (cfr. Mc. 1,35); plus, au milieu de toutes ses occupations quotidiennes, le Chevalier conserve le recueillement afin de vivre et de tout faire en la présence de Dieu.

43. Trop prier ne vous éloigne pas de la réalité quotidienne?

La vie contemplative, outre à être nécessaire pour la sanctification personnelle, est la source d'un apostolat fructueux. Dans l'histoire de l'Eglise, les grands contemplatifs, qui étaient ardents dans l'amour de Dieu, ont été aussi des apôtres très actifs, comme par exemple saint Bernard au Moyen-âge et le Pape Jean-Paul II dans les temps actuels. La prière, en nous unissant à Dieu, nous permet de comprendre en profondeur les problèmes des personnes et à leur trouver les solutions adéquates. La prière nous aide à regarder la réalité quotidienne avec le regard de Dieu. C'est pour ce motif que plus la mentalité matérialiste s'implantera en Afrique, plus elle aura besoin de contemplatifs.

44. Votre Communauté a-t-elle des dévotions particulières?

Notre Famille religieuse a une profonde dévotion et un grand amour envers Notre Seigneur Jésus Christ présent dans le Sacrement de l'Eucharistie, et envers la Sainte Vierge Marie honorée sous le titre de "Mère de la Charité", qui est notre Patronne. La formation à la charité s'alimente au culte eucharistique et à la dévotion mariale. Le P. Stanislas les a toujours considéré comme les deux colonnes qui soutiennent l'Eglise tout au long de son histoire et chacun de ses membres dans leur vie personnelle. Marie, en tant que Mère de la Charité, forme tous et chacun à la charité de son Fils Jésus Christ. Notre Communauté honore aussi Saint Joseph, qui est notre co-Patron; il est un exemple enthousiasmant sous tous les aspects pour les jeunes hommes d'aujourd'hui.

45. Pourquoi le Rosaire est-il si important pour vous?

Les Chevaliers de la Charité expriment leur dévotion mariale surtout par la récitation quotidienne du saint Rosaire en communauté. Le saint Rosaire médité - que le Pape Jean Paul II a défini "prière contemplative centrée sur le Christ et sa Mère" - est la prière dominante autour de laquelle s'articule la vie spirituelle de la Communauté. Le Rosaire - avec ses 20 mystères qui nous font revoir et participer à la vie de Jésus Christ, de Marie et de Joseph - nous offre une source inépuisable de méditations sur les vérités de la foi, les normes morales, les indications de la spiritualité, les vertus dans chaque état de vie.

46. Quelle est la mission des Chevaliers dans l'Eglise et dans le monde?

Le Christ est venu répandre sur la terre le feu de la Charité: "Et comme je voudrais que déjà il fût allumé!" s'exclame-t-il (Lc. 12,49). C'est à cet ardent désir du Christ que l'apostolat des Chevaliers de la Charité veut répondre. Notre mission, c'est la formation à la charité du Christ: vivre intensément, nous en premiers, la charité, et ensuite la répandre, la faire connaître et la faire vivre par les personnes, surtout par les jeunes gens, dans leur état de vie. Ainsi nous formons des chrétiens convaincus et pratiquants, les aidons à progresser spirituellement dans leur état de vie et aussi suscitons et cultivons les vocations sacerdotales et religieuses.

47. En quoi consiste la formation à la charité du Christ?

Il s'agit d'apprendre à aimer à l'école de Jésus Christ. La charité, c'est aimer en faisant le bien que Jésus Christ nous enseigne dans l'Evangile; ce bien, nous le faisons au prochain, dont nous nous sentons responsables. Dans le cœur de l'homme il y a un conflit entre l'amour et l'égoïsme; Jésus Christ intervient avec sa charité dans notre vie intérieure pour rendre plus fort notre amour et pour nous aider à combattre notre égoïsme et notre orgueil. Plus la charité s'enracine en nous, plus nous adhérons et vivons les valeurs morales et spirituelles qui sont liées à cette vertu; au contraire, si nous laissons libre cours à l'égoïsme et à l'orgueil, alors nous nous éloignons de ces valeurs. Le but de la formation à la charité, c'est d'aider chacun, - surtout les jeunes - pour que cette vertu imprègne toutes les dimensions de la personne. Ainsi la charité devient le "moteur" qui nous pousse à bien accomplir les responsabilités qui font partie de notre état de vie; elle nous incite à œuvrer pour l'essor de l'Eglise et le progrès dans la société.

48. Comment cette formation à la charité peut aider les gens à résoudre leurs problèmes quotidiens?

En acquérant cette formation, nous constatons un triple bénéfice. D'abord, nous affrontons d'une façon correcte les difficultés et les problèmes rencontrés dans la vie quotidienne; la charité nous unit à Dieu et nous rend confiants en son aide; ainsi nous évitons le découragement et le désespoir. Ensuite, s'améliorent de beaucoup nos relations avec les personnes avec lesquelles nous vivons quotidiennement. Enfin, nous apportons une contribution positive à la vie sociale; les discordes et les inégalités sociales qui affligent l'humanité ont leur origine dans le conflit entre l'amour et l'égoïsme qui tenaille le cœur humain; en vivant la charité du Christ, nous exerçons une influence pacificatrice dans la société et cette vertu nous inspire des solutions pratiques et de bon sens qui unissent les personnes.

49. Par quels moyens réalisez-vous votre apostolat?

Le premier moyen c'est le témoignage de la vie communautaire et personnelle car l'exemple est toujours l'apostolat le plus convaincant. Ensuite il y a la prédication de retraites et la direction spirituelle pour aider les personnes à résoudre les difficultés personnelles qui les empêchent de vivre l'amour de charité et à imprégner de cette vertu leurs relations et leurs actions quotidiennes. Il y a aussi la formation à la vie de prière: c'est l'apostolat eucharistique, comme par exemple les Adorations du Très Saint-Sacrement, et l'apostolat marial, comme par exemple la propagation de la dévotion à Marie, Mère de la Charité, et l'animation et la diffusion du chapelet médité. Ainsi, les Chevaliers remplissent les fonctions d'aumônier, de directeur spirituel et de confesseur. Les autres moyens sont: donner des conférences, écrire des articles et des livres, etc. pour répandre la formation à la charité ils utilisent aussi l'Internet.        La Communauté a un bel esprit de créativité et est à l'avant-garde pour créer de nouveaux moyens par lesquels exercer son apostolat comme, par exemple, le petit théâtre spirituel où s'unissent l'humorisme (rire en voyant le grotesque ses propres erreurs) et la spiritualité (construire sur des bases correctes son rapport personnel avec le Seigneur et avec le prochain).

50. Quels sont les projets de votre Communauté au Togo?

Les aspects positifs de la culture, les qualités et les ressources de la foi togolaise s'harmonisent avec le charisme de la Communauté. Pour arriver à bien l'incarner dans la réalité du pays, notre objectif dans l'immédiat, c'est de former de bons jeunes religieux au Togo pour qu'après ils puissent aider à leur tour les jeunes avec l'apostolat de la formation à la charité.

51. Avec quelle intention quelqu'un demande d'entrer chez les Chevaliers de la Charité?

Tout jeune qui demande d'entrer dans notre Communauté le fait uniquement pour devenir religieux Chevalier de la Charité; sa vocation première et principale au sein de la Communauté, c'est de se sanctifier dans et par la charité. Comme le Christ a choisi ses douze Apôtres parmi ses disciples (cfr. Lc 6,12-13), ainsi les Supérieurs compétents de la Communauté discernent quel Chevalier est appelé par le Seigneur à s'acheminer vers le sacerdoce.

52. Quels sont les avantages de cette physionomie de votre Communauté?

D'abord c'est une aide pour que chacun d'entre nous soit plus conscient de la vocation spécifique qu'il a reçu de Dieu: être Chevalier de la Charité. En second lieu, l'unité de la Communauté est renforcie; tous les Chevaliers de la Charité sont des religieux, qui se sont consacrés à Dieu par l'engagement des trois vœux et ont le même régime de vie en communauté. Enfin, dans l'apostolat sont engagés tous les membres de la Communauté; grâce à la formation reçue dans la Communauté, ils exercent l'apostolat commun des Chevaliers de la Charité; qui est la formation à la charité. Ce qui change c'est la modalité d'exercer cet apostolat selon que le sujet est religieux ou religieux prêtre.
53. Quelles sont les critères d'admission d'une personne dans la communauté?

a) Après avoir fréquenté et connu la Communauté, le candidat adresse par écrit au Chevalier Supérieur une demande d'admission dans laquelle il doit donner des raisons valides qui motivent sa demande. Il doit avoir au moins 18 ans accomplis et avoir terminé son BAC ou posséder un métier.
b) De plus, il doit posséder les qualités et les aptitudes suivantes: avoir un caractère viril, sociable, ouvert et docile et donc apte pour vivre en communauté - être normal et avoir la maîtrise de soi au plan sexuel comme l'exige l'Eglise - avoir une intelligence moyenne et un jugement droit - être éduqué et avoir une bonne réputation - avoir la santé suffisante pour être en mesure de mener sans difficulté le genre de vie des Chevaliers de la Charité, ce qui est confirmé par l'attestation de l'examen médical détaillé présentée par le candidat.

54. A quel endroit et dans quel esprit se fait la formation des candidats?

La formation humaine et religieuse des candidats et des jeunes Chevaliers de la Charité se fait à l'intérieur de la Communauté au Togo; il faut parcourir différentes étapes formatives dont la durée est diversifiée. Comme la méthode de formation du P. Stanislas s'enracine dans l'Evangile, elle s'adapte à toutes les cultures et mentalités et est universelle comme l'Evangile. D'autre part, la formation prend beaucoup en considération la dimension humaine du candidat, surtout son caractère; quand la partie humaine est saine et solidement formée, on peut édifier sur elle les autres niveaux de formation; sinon tout s'écroule rapidement. C'est pourquoi la formation est exigeante; le candidat doit changer radicalement: sous la direction du Chevalier Maître, il doit se dépouiller de la façon de vivre qu'il avait dans le monde et s'imprégner profondément de l'esprit des Chevaliers de la Charité.

55. Quel est le contenu pratique de la formation?

La formation suit deux lignes directrices:
a) formation personnelle au plan humain et moral (corriger ses défauts caractériels, développer ses aptitudes et capacités, remplir avec responsabilité les tâches communautaires, etc.); formation spirituelle (développer la vie spirituelle et liturgique); formation apostolique (apprendre l'art de traiter avec les personnes);
b) formation religieuse avec l'étude et l'assimilation du charisme de la Communauté (les Statuts et le Coutumier, l'histoire du Fondateur et de la Communauté, les fondements théologiques et anthropologiques et la méthode de la formation à la charité, etc.).
Cette formation se poursuit tout au long de la vie du Chevalier et devient permanente.


56. Comment les études sont-elles organisées?
Ce sont les Supérieurs compétents qui choisissent quels sont les jeunes Chevaliers de la Charité qui, après avoir complété avec succès leur formation à l'intérieur de la Communauté, étudieront à l'extérieur; ils déterminent aussi la discipline à étudier ainsi que l'endroit et la durée des études. Ceux qui sont désignés pour s'acheminer vers le sacerdoce doivent acquérir une solide préparation intellectuelle afin de répondre aux exigences de notre apostolat. De plus, les Chevaliers de la Charité, qu'ils soient prêtres ou non, doivent constamment parfaire, tout au long de leur vie, leur formation doctrinale et spirituelle par des études personnelles.

 III- LE FONDATEUR, PERE STANISLAS CABAN

57. Comment quelqu'un peut-il devenir le Fondateur d'une Communauté?

Quelqu'un devient Fondateur quand il reçoit du Saint Esprit le charisme pour fonder une nouvelle Famille religieuse dans l'Eglise catholique. Il est reconnu comme Fondateur quand son charisme est authentifié et approuvé par les Autorités Ecclésiastiques. Dieu suscite les Fondateurs pour qu'ils réalisent des Œuvres qui répondent aux besoins spirituels et pastoraux de l'Eglise.

58. Quel est le rôle d'un Fondateur dans une Famille religieuse?

Chaque Fondateur a un triple rôle: il vit une paternité spirituelle car il engendre sa Famille religieuse; il est le maître qui enseigne un chemin de sanctification pour ses religieux. Il devient leur modèle de vie en parcourant lui le premier ce chemin. Les religieux, en étant fidèles à leur Fondateur, imitent Jésus Christ et continuent de nos jours un des aspects de Sa vie et de Sa mission.

59. Comment le Père Stanislas a été conduit à fonder sa Communauté?

Il est né le 30 Juillet 1913 à Czestochowa en Pologne et est décédé le 1er Avril 1989 à Rome en Italie. Il a été ingénieur en agronomie. Il a aussi oeuvré dans le domaine de l'éducation des jeunes comme directeur d'un grand centre d'études polyvalentes en Amérique du sud.  Après être devenu prêtre, sa vocation de Fondateur a été une surprise pour lui. Comme plusieurs autres Fondateurs dans l'histoire de l'Eglise, il a été réticent à accepter ce rôle car il pressentait que de grandes souffrances l'attendaient; mais il a été pris par le Seigneur qui l'appelait à cette mission. Avant de s'engager dans cette mission, il a consulté d'abord son directeur spirituel et des prêtres compétents qui l'ont tous encouragé à suivre le chemin que le Seigneur lui indiquait. Il a été obligé à accepter officiellement ce rôle par le Nonce Apostolique à Lima, au Pérou, Monseigneur Romolo Carboni qui, le 20 Juin 1966 le lui a imposé au nom du Saint-Siège.

60. Comment a-t-il vécu son rôle de Fondateur?

Le Père Stanislas a vécu son rôle de Fondateur de deux façons. Il s'est dédié lui-même à former les premiers membres de la Communauté; par ses exemples et par ses enseignements, il leur a transmis son charisme, qui est la formation à la charité. Mais surtout il a été l'homme de la souffrance parce qu'il a beaucoup souffert pour fonder la Communauté.

61. Comment ce charisme est conservé, vécu et transmis dans la Communauté?

Tous les Fondateurs laissent à leurs Familles religieuses un héritage spirituel qui est le charisme propre de chaque Institut. Ce charisme est très important; il est la source de l'identité et de la vie de la Communauté de la même façon qu'un arbre tire sa vitalité de ses racines; de plus, il est le service spécifique que chaque Famille religieuse rend à l'Eglise universelle. Ce charisme doit donc être conservé fidèlement. C'est pourquoi nous lisons régulièrement et méditons les écrits, les paroles annotées et les exemples de vie du P. Stanislas pour les vivre toujours mieux. La formation donnée à nos jeunes candidats est le principal canal de transmission du charisme. Enfin nous utilisons l'informatique et les autres moyens technologiques modernes pour conserver et diffuser l'héritage spirituel du Père Stanislas.

62. Après le décès de votre Fondateur, vous avez le privilège de conserver son corps dans votre Communauté à Rome; outre à la fidélité, quel lien avez-vous avec lui?

Dieu nous demande d'honorer nos parents, c'est son quatrième commandement (cfr. Ex 20, 12); les religieux doivent avoir le même amour et la même reconnaissance envers leur Fondateur ou Fondatrice. En effet, un Fondateur, une Fondatrice engendrent leur Famille religieuse au prix de très grandes souffrances; le Seigneur a affirmé: "si le grain de blé tombe en terre et meurt, il porte beaucoup de fruits" (Jn 12, 24). C'est pourquoi nous sommes très attachés et très reconnaissants au P. Stanislas. Il nous a enseigné à aimer Jésus-Christ, la Vierge Marie, l'Eglise et les hommes "en actes et en vérité et non en mots" (1 Jn 3, 18).

63. Comment cette fidélité à votre Fondateur se conjugue-t-elle avec l'adaptation de votre Communauté aux temps, aux lieux et aux différents peuples?

Le charisme qu'un Fondateur laisse à sa Famille religieuse contient toutes les potentialités dont la Communauté a besoin pour s'adapter d'une façon correcte aux temps, aux lieux et aux mentalités des différents peuples, tout en conservant intactes son identité et les caractéristiques qui expriment cette dernière. La formation que l'on reçoit dans notre Communauté est très ouverte et moderne et nous permet de bien gérer cette adaptation qui se fait avec la collaboration de tous les Chevaliers de la Charité sous la direction des Supérieurs. En approfondissant le charisme de notre Fondateur, nous nous rendons toujours plus compte de son actualité et découvrons de nouvelles ressources et initiatives qui en jaillissent. En effet, plus le temps passe, et plus émerge la nécessité de la formation humaine et spirituelle à la charité pour aider les gens, surtout les jeunes, à affronter d'une façon correcte les changements rapides et profonds qui surviennent autour de nous dans la société.

Conclusion

Chaque état de vie dans l'Eglise est une modalité pour vivre la charité du Christ; le Père Stanislas affirmait: " Par la vocation sacerdotale ou religieuse ou par l'état laïc, Dieu assigne à chacun un champ d'apostolat dans lequel il doit faire du bien aux autres ". C'est un engagement qui se base sur l'appel de Dieu. Pour connaître de façon sûre dans quel état de vie le Seigneur nous appelle pour y vivre l'amour de charité, nous devons combattre et dominer l'égoïsme; si nous vivons déjà autour de nous cet amour, nous serons disponibles et attentifs à la voix du Seigneur. Mais comme l'égoïsme est ancré en nous et nous rend aveugles et sourds, alors nous avons besoin d'être conseillés et aidés pour discerner l'appel de Dieu. Cette aide nous vient de Dieu, soit directement par les grâces d'illumination qu'Il nous donne, soit indirectement par l'entremise des personnes compétentes qu'Il met sur notre chemin. Les Chevaliers de la Charité veulent donner, eux aussi, leur apport au Togo, pour aider les jeunes à apprendre à aimer comme le Seigneur nous l'a enseigné dans l'Evangile et qu'ainsi ils réussissent pleinement leur vie.

 
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